UNIVERSITE D'ETE - Yann JUIN ouvre l'Université d'été du PRG

Publié le par Fédération PRG de Charente-Maritime


Ouverture de l’université d’été PRG La Rochelle 5 septembre 2009

Yann JUIN, président de la fédération des Radicaux de Gauche de Charente-Maritime.

 

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

 

C’est un immense plaisir pour les militants radicaux de gauche de Charente-Maritime et moi-même de vous accueillir à nouveau cette année à La Rochelle pour cette université d’été de notre Parti Radical de Gauche.

Après le grand moment qu’a été notre Convention Nationale il y a 6 mois, se retrouver ici encore est une grande joie, pour vous aussi je l’espère. Merci d’être présents si nombreux.

 

En mars donc nous nous étions rassemblés dans un hommage fort à Michel Crépeau. (Je remercie en passant chacun de vous pour votre présence hier soir à Esnandes pour l’inauguration de l’allée Michel-Crépeau et le moment festif qui a suivi, lequel fut bien à son image.) Nous avions largement débattu de nos orientations pour les élections européennes. Je dois dire hélas que notre analyse a été confirmée dans l’abstention massive et l’absence de débat.

 

La Rochelle a continué à être au cœur de l’actualité de la gauche puisque entre notre Convention et notre présent rassemblement, le Parti socialiste y tenait son université d’été la semaine passée.
 

Cette présence politique en terres rochelaises n’est pas nouvelle. Je vais vous lire le début de cette Lettre :

« Chers amis, j’espère que vous avez passé de bonnes vacances. Si, du moins, vous faites partie des 50 % de Français qui ont la possibilité d’en prendre … Ce chiffre, parmi beaucoup d’autres, traduit les inégalités dont souffre notre société et qu’il convient de corriger au plus vite. Toujours est-il que, de l’avis unanime des professionnels du tourisme, les vacanciers regardent de plus en plus à la dépense … Il n’est pas difficile d’en trouver les raisons tant elles sont évidentes…Cela vaudra-t-il un automne chaud ? C’est en effet à craindre…

Les universités d’été de plusieurs partis politiques et les congrès de plusieurs grandes organisations sociales se sont tenus à La Rochelle. Puissent ces assemblées apporter des idées neuves et des réflexions nouvelles dont nous pourrions tous profiter. Que notre ville soit régulièrement choisie pour la tenue de telles assises est assurément une bonne chose. Il faut savoir en profiter bien au-delà des avantages matériels que cela apporte au commerce local et aux professionnels du tourisme. Même si cela est important, il faut à mon sens essayer de voir plus loin. Car c’est de plus en plus au niveau de la réflexion et de la pensée que les choses durables et sérieuses vont se situer. Les vieilles recettes d’hier ne vaudront plus pour demain : face à la crise, une remise à plat de bon nombre d’idées reçues me paraît nécessaire. » Ce message d’un extraordinaire actualité en tous points (Pertinence de l’analyse, volontarisme de la pensée …) est tiré de la lettre du Maire de La Rochelle date de septembre 1996, elle est signée Michel Crépeau ! C’était il y a 13 ans et nous en sommes au même tournant.

 

Lors de cette UE du PS, pour y revenir, notre Président Jean-Michel Baylet a porté avec force conviction l’ancrage des Radicaux à Gauche, notre force de proposition et notre volonté de rassemblement. Il a été entendu et dans son discours de clôture, Martine AUBRY a donné de nombreux signes de convergences avec nos attentes. Maintenons le cap en espérant que les socialistes en feront autant.

 

Depuis notre Convention, l’actualité a filé au rythme de l’ « Etat spectacle » particulièrement bien analysé par notre ami Roger Gérard Schwartzenberg.  

 

A peine un point de vue est-il esquissé par un leader de l’opposition que la machine médiatique s’emballe, intervention du secrétaire d’Etat, du Ministre délégué, du Ministre, du Premier Ministre, du conseiller présidentiel, du Président de la République indiquant la conclusion qu’il conviendra de tirer à la Commission savamment concoctée, proposition de la dite commission identique en tous points avec le vœu sus exposé et enfin conclusion du Président de la République aux anges que son intuition recueille un tel unanimisme, Fermez le ban, le Parlement suivra … Faut-il citer quelques exemples : réforme des collectivités territoriales, taxe carbone, réforme de l’instruction judiciaire … Le seul rempart c’est justement le Parlement qui doit convaincre le peuple de France de cette dérive, de ces dérives.

 

La question de la durabilité de notre développement est devenu un enjeu majeur pour nos concitoyens et nous pouvons en être heureux, soulagés même. Cela s’est traduit par un vote (dans les conditions que je viens de rappeler) en faveur de listes intitulées Europe Écologie. Ces listes ont su capter l’électorat en s’appuyant sur ce sujet et en imposant une image de rassemblement. Si les Radicaux de Gauche peuvent se féliciter de ces avancées, ils doivent veiller à ce que l’humanisme soit au cœur de la réflexion du développement durable, que ne s’installe pas une dérive électoraliste prônant les divisions, ou un néo-malthusianisme tel que celui prôné par M. COCHET, ancien ministre vert, ou encore une décroissance dont on sait que si les privilégiés ne s’en trouveraient pas affectés, les plus démunis en paieraient le prix le plus élevé.

 

Nous avions également engagé la discussion sur notre programme. Nous la reprenons aujourd’hui dans un axe marqué par les questions locales : élections régionales et réforme des collectivités en cours.

 

En ce qui concerne les élections régionales, après 5 ans de gestion durant lesquels nous avons été présents dans les majorités régionales de la quasi-totalité des régions de France, nous pouvons être fiers du chemin parcouru. Dans notre région Poitou-Charentes, aux côtés d’une Présidente pas tout à fait comme les autres … François Patsouris et Marie-Claude Bridonneau ont réalisé un travail remarquable. Cet exemple vaut assurément pour les autres régions. Les Radicaux de Gauche doivent donc se préparer à être présents pour le renouvellement régional. Comme le rappelait notre Président Jean-Michel BAYLET lors de son intervention à l’université d’été du Parti Socialiste, ici même, la semaine dernière, citant Michel Crépeau, la politique c’est l’art de faire des additions et non des divisions. A nous donc de porter l’étendard de ce rassemblement, comme nous l’avons fait en précurseurs pour les primaires, en permettant à nos idées de se développer dans les collectivités. Néanmoins, nous savons que le rassemblement connaît parfois des accidents … Notre engagement ne doit pas pour autant en être compromis. Aussi nous devons, et c’est ce que nous faisons en Poitou-Charentes, préparer nos listes de candidats, affirmer nos priorités, nous y travaillons également et je sais que notre ami Jean LEVAIN y a travaillé lui aussi.

 

Nous devons porter nos messages dans la prochaine campagne car elle sera aussi marquée par l’épée de Damoclès que fait peser sur ce scrutin la réforme des collectivités locales voulue par le Président de la République. Cette réforme nous n’en voulons pas. Nous n’en voulons pas car les arguments qui la justifient sont faux. Les élus locaux ont un coût marginal en comparaison avec le service de proximité qu’ils rendent. Et un coût bien inférieur en tous cas aux cabinets pléthoriques constitués autour du Président de la République ou des secrétaires d’Etat qui se multiplient dans un intérêt général bien peu évident. Les financements croisés dénoncés par le Président de la République sont exigés par le même pour financer les travaux de l’Etat comme la LGV. Nous n’en voulons pas car elle détricote d’un coup tous les efforts de décentralisation réalisés dans le temps. Nous n’en voulons pas car à l’heure où notre démocratie doit respirer, on propose de rendre obligatoire un cumul de mandats invraisemblable. Nous n’en voulons pas car institutionnellement ces cohabitations entre présidents et vice présidents de structures diverses ne seraient ni viables ni lisibles. Nous n’en voulons pas car la représentation des citoyens y serait inégale selon leur lieu de résidence, avec des modes de scrutin différents pour une même entité mais pas pour les mêmes électeurs. Nous n’en voulons pas car cela amoindrirait considérablement les services à la population qu’apportent aujourd’hui tant le conseil général que le conseil régional. Pour autant sommes-nous conservateurs en la matière ? Non. Nous nous reconnaissons dans le rapport de la mission sénatoriale conduite par Claude BELOT, mission à laquelle ont participé les sénateurs radicaux de gauche du groupe RDSE.

 

Mais nous la reprenons également sur la question économique et sociale ; les mesures de sortie de crise que nous proposons doivent être l’occasion d’engager pleinement la refondation des relations économiques et sociales. L’effort porté vers l’économie sociale et solidaire doit notamment être marqué, comme alternative aux modes actuels fondés sur le conflit des intérêts.

 

Mais d’autres sujets : justice, jeunesse … sont au cœur de nos préoccupations et pour reprendre la précédente citation de la lettre de Michel Crépeau qui concluait : «  sans retour à une vraie hiérarchie des valeurs, il n’y a pas de bonheur ni d’avenir possible. Les plus déshérités sont ceux qui en ont le plus besoin. »

 

Je conclurai mes propos en demandant instamment à nos parlementaires de maintenir les positions qu’ils défendent en notre nom et où malheureusement, après avoir fait surgir les questions dans l’actualité, nous ne poursuivons pas en première ligne ce combat : définition du service public, exigence de laïcité, attitude républicaine, hôpital, … Alors que par de noirs desseins l’on tente de gommer la distinction entre le public et le privé, les Radicaux de Gauche doivent se lever et faire prendre conscience à nos concitoyens des conséquences de telles manœuvres : nous devons démontrer ce qui résulte pour notre politique de soins de la confusion du public et du privé, de ce qui résulte pour l’Ecole et le territoire de la confusion entre public et privé, ce qui résulte pour le service postal, l’électricité, …

 

Vous le voyez, le Parti Radical de Gauche existe. Il existe par ses personnalités reconnues : je ne citerai dans l’actualité que Jean-Michel BAYLET qui incarne la tradition républicaine des Radicaux et porte les positions d’indépendance à gauche que nous avons définies, Christiane TAUBIRA, dont beaucoup se réclament, en dehors des Radicaux, sauf quand elle risque de nuire à leurs intérêts personnels ou encore nos anciens ministres tel Roger-Gérard Schwartzenberg que je citais tout à l’heure.

Le Parti Radical de Gauche existe par son action parlementaire notamment au Sénat sous la conduite d’Yvon COLLIN et de manière de plus en plus coordonnée à l’Assemblée Nationale.

Le Parti radical de Gauche existe par sa capacité à proposer comme le font Thierry JEANTET, Jean-François HORY, Claudette BRUNET-LECHENAULT et bien d’autres …

Le Parti Radical de Gauche existe dans les régions, les départements les intercommunalités, les villes et les villages à travers des élus motivés et dévoués.

Le Parti Radical de Gauche existe dans les fédérations et les cercles où l’on débat et l’on propose. Il existe avec les Jeunes Radicaux de Gauche qui nous bougent et bougent la jeune gauche.

Le parti radical de Gauche existe car nous sommes ici, ensemble pour avancer pour nos concitoyens unis par ces valeurs modernes de Tolérance, d’universalisme, de solidarisme, d’humanisme et de laïcité.

Alors chers amis avançons pour que le Partie radical de Gauche soit toujours cette vigie de la gauche. Votre présence nombreuse et active est un gage d’avenir.

 

Publié dans Actualités

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