Replis

Publié le par Fédération PRG de Charente-Maritime

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Par Jean-Michel BAYLET, Président du PRG, Ancien Ministre - Sénateur du Tarn-et-Garonne, le 20 décembre 2010

 

Lors de son discours de politique générale, le « nouveau » Premier ministre a déclaré, sans rire mais non sans forfanterie, « l’élan de la réforme est intact ». Dans les jours qui ont précédé le remaniement, Jean-Louis Borloo avait, lui, souhaité incarner un « virage social » dans la politique gouvernementale. Ceci sonnait à la fois comme un aveu, reconnaissant la ligne droite antisociale sur laquelle le gouvernement roule, à tombeau ouvert, depuis 2007, et comme une impuissance à infléchir cette voie ; le bel « élan de la réforme » ne saurait être dévié !

Au sein du gouvernement de notre pays, après une « ouverture » (qui n’en était pas une), survient une « fermeture » (qui en est vraiment une). La grande confédération du centre et de la droite n’existe plus, l’UMP n’est plus qu’un RPR version 2.0. Nos concitoyens, quant à eux, n’ont rien à attendre de ce non évènement. Face au rejet de la politique gouvernementale, face au rejet du Président de la République dont la cote de confiance est historiquement basse, l’exécutif a choisi l’entêtement et la fuite en avant. Les élus ancrés dans leur territoire le constatent pourtant chaque jour, le ressentiment face à la politique menée par la droite depuis 2007 n’a jamais été aussi fort. Ce désaveu pousse certains caciques de l’opposition à penser que la victoire serait acquise en 2012. Comment expliquer autrement le repli opéré par l’autre grande formation politique, le Parti Socialiste. Or, le rejet de la politique du gouvernement ne fait pas la victoire de l’opposition.

Sa position de principale force d’opposition comportait, en corollaire, une responsabilité ; celle d’unir les forces de gauche, de prévoir les conditions, non de l’uniformité, mais de l’union. Pour les Radicaux de Gauche l’organisation de primaires était le moyen d’y parvenir. Mais, là où nous proposions des primaires ouvertes et transparentes, de l’ensemble de la gauche – populaires auprès des Français – les dirigeants socialistes ont préféré un ersatz fermé où les arrangements de couloirs prévalent sur la confrontation des programmes. Au lieu de construire cette « maison commune », où chaque sensibilité aurait trouvé son expression, le PS a privilégié les vieilles recettes et préféré s’aliéner dans une alliance exclusive avec Les Verts.

Sur le plan des idées aussi, nous ne nous reconnaissons plus dans notre partenaire. Le récent texte sur « l’égalité réelle » voté par les instances socialistes verse dans la surenchère – on s’approche dangereusement du « demain on rase gratis ». Nombreux sont ceux qui, en son sein même, ont dénoncé l’inconséquence de cette initiative.

Je ne me résous pas à ce que nous perdions l’élection présidentielle pour la quatrième fois consécutive. Or, dans leur forme actuelle les primaires sont vouées à l’échec. C’est donc à regret – parce que les Radicaux en sont à l’origine – que je pense que nous devons nous retirer de primaires qui n’en sont plus. Disons le clairement, les Radicaux ne danseront pas au bal des ego socialistes.

Face à ces replis inféconds, ne nous interdisons aucune audace, ne nous enfermons pas dans un esprit de chapelle, comme le font les « deux grandes » formations. Au contraire, nous devons « ouvrir les fenêtres », créer des forums d’échanges, mettre en place les conditions de l’union autour d’un programme, d’un projet d’alternance, et non autour d’un logo fané. Soyons un lieu d’échange, de rassemblement, soyons le point d’ancrage d’un Front Républicain. Débattons, dans la tradition radicale, sans tabou et sans exclusive et nous verrons ceux qui veulent faire un bout de chemin avec nous.

Nous nous retrouverons donc en avril 2011 pour définir les contours de ce Front Républicain. Ce rendez-vous stimulant sera encadré par deux élections : les cantonales de mars et les sénatoriales de septembre que nous espérons historiques. L’année qui s’annonce sera cruciale pour les Radicaux.

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