Gilles Gautronneau demande le pont de Ré à 5 euros pour le tarif hiver

Gilles Gautronneau intervient régulièrement au Conseil général de la Charente-Maritime sur le sujet de l'écotaxe. Devançant la réunion de la dernière Commission Permanente de l'exercice 2012, il a tenu à demander solennellement la baisse rapide du tarif hiver du pont de Ré en séance publique lors de la session budgétaire :

« Monsieur le Président,

Vous savez que je reste très attentif à l’évolution du montant de l’écotaxe pour le passage du pont de l’Île de Ré. Des modifications sont proposées mais cette question sera examinée cet après-midi en Commission Permanente. Vous comprendrez que je veuille exprimer mon point de vue ce matin en séance publique.

J’ai déjà dit que je ne contestais pas le principe de l’écotaxe et notamment le montant plus élevé de la période estivale mais j’ai toujours contesté le tarif hivernal. La dernière réunion de la Commission des ponts m’a conforté dans mon analyse.

D’abord, je rappelle que la maquette financière basée sur un produit attendu de 12 millions d’euros a été établi de manière très arbitraire. Ce produit se répartit à peu près en deux parts égales de 6 millions d’euros. Il y a premièrement la redevance de service rendu qui comprend les charges d’exploitation dont le personnel et les provisions pour entretien et divers travaux. Les charges d’exploitations sont d’environ 3 millions d’euros et si on y ajoute un million de travaux annuels cela fait un total de 4 à 4,5 millions d’euros, et donc une marge entre 1,5 et 2 millions d’euros. C’est la même chose pour l’autre moitié consacrée aux charges de protection de l’environnement qui comprennent les charges en faveur du transport collectif commun. L’ancien montant de l’écotaxe consacré à cette politique s’élevait à environ 1,3 millions d’euros. Ce montant ayant pu être doublé, c’était déjà pas mal, mais il a finalement été multiplié par plus de quatre fois. Pourquoi quatre fois et pas trois fois ? Ces montants sont largement supérieurs aux besoins selon les témoignages des personnes avisées. Cela représente aussi une marge entre 1,5 et 2 millions d’euros.

Enfin, les recettes 2012 vont finalement s’élever à plus de 13 millions d’euros, soit un million supplémentaire affecté. Le cumul de ces recettes, non justifié à mon sens, atteint entre 4 et plus de 5 millions d’euros. Si j’ai toujours soutenu le dispositif de l’écotaxe et le tarif été pour juguler les flux de circulation les plus importants, j’estime, par contre, que le montant actuel du tarif hiver est injustifié car sans influence sur le trafic et les encombrements de la période estivale et en tenant compte que les continentaux ne représentent que la moitié du trafic sur l’année. La diminution du tarif hiver serait donc sans influence sur le trafic et les encombrements de l’été.

La diminution du tarif hiver serait également sans conséquence majeure sur les recettes globales puisque l’essentiel des recettes se réalise sur la période du tarif été. Ce serait aussi sans effet négatif sur l’organisation et le développement des transports collectifs dont l’intérêt se situe en été pour les touristes et les continentaux et concerne le trajet domicile-travail des insulaires sur le reste de l’année.

Considérant les autres arguments sur l’injustice de ce tarif hiver qui pénalise au quotidien la relation entre l’Île de Ré et le reste du continent, ce qui nous conduit aujourd’hui à encore créer une nouvelle panoplie de tarifs, on s’écarte de l’esprit de l’écotaxe et on multiplie les cas particuliers et les risques d’inégalité entre les usagers. La baisse du tarif hiver serait au contraire, dans le sens de la simplification car ne justifierait plus les demandes particulières.

Pour tous ces motifs, je continue de considérer que le tarif hiver actuel est abusif et génère un produit supérieur aux besoins réels. Comme il avait été précisé que nous ferions un bilan après un premier exercice, je demande solennellement que soit étudiée la possibilité de réduire le tarif hivers à 5 euros et d’en examiner les effets. Je tiens à préciser que lors de la Commission des ponts, mes collègues de l’Île de Ré, sans totalement approuver mes propos, ne les ont pas non plus totalement désapprouvés.

Je vous remercie. »