Retour sur Copenhague avec Raymond Vall

Publié le par Fédération PRG de Charente-Maritime

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Retour sur le sommet de 
Copenhague avec Raymond Vall, sénateur PRG (Parti radical de gauche) du Gers, présent dans la capitale danoise avec la délégation de parlementaires. S’il se dit « déçu », il insiste sur les « côtés positifs » et la « prise de conscience » qui prépare le prochain sommet de Mexico.

 

Copenhague est-il un échec total ou au contraire une étape nécessaire dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

Bien sûr, je suis déçu et le texte qui en ressort est une forme d’échec. Mais je pense que c’est un événement à partir duquel rien ne sera plus comme avant. Il y a des cotés positifs. On n’a jamais réuni 150 chefs de gouvernement sur le climat. C’est une prise de conscience, un constat qui marque une étape. Même si l’accord est très insuffisant, je rappelle que dans l’accord de Kyoto, ni les Etats-Unis, ni la Chine, ni l’Inde étaient présents. Enfin, même si ce n’est pas totalement financé, il y a l’aide aux pays pauvres de 30 milliards de dollars d’ici 2012 et 100 milliards d’ici 2020. Environ 40% de cet argent ira au problème de la régulation de la forêt en Afrique. Dernier point: l’Europe va se doter d’une organisation de défense de l’environnement.


Copenhague est-il la faillite du système onusien ?

Les Nations-Unis ne sont pas le cadre adapté. Il faut des décisions à l’unanimité. On a bien vu que le lobby pétrolier manipulait quelques pays producteurs, comme le Venezuela, la Bolivie. Ces pays ont bloqué la négociation entre jeudi et vendredi.


Vous faisiez partie de la délégation de sénateurs présents à Copenhague. Quel était votre rôle ?

Les six sénateurs choisis ont, aux côtés des six députés, beaucoup travaillé sur les questions écologiques, les énergies renouvelables. Tous les jours, nous avons fait deux réunions de débriefing avec Jean-Louis Borloo, Chatal Juano et Valérie Létard, pour connaitre les points de blocage. Nous apportions modestement nos avis, conseils et réflexions. Je tiens à dire qu’on ne peut pas ne pas souligner l’énorme engagement de Jean-Louis Borloo, de ses secrétaires d’Etat et de son équipe.


Les Européens ont-il pesé à Copenhague?

Ils ont pesé vis-à-vis de l’Afrique. Mais le pouvoir politique s’est déplacé vers la Chine et l’Inde. Il faut voir le faible poids des Etats-Unis dans cette négociation. La Chine a refusé les demandes faites par les Etats-Unis. Ils ont été confrontés à un bras de fer avec ces pays émergents.


Quelle est la suite et peut-on espérer la signature d’un accord ?

Tout le monde va travailler pour le prochain sommet de Mexico, prévu en décembre 2010, avec une réunion préparatoire à Bonn, en Allemagne, au premier trimestre. Copenhague aura servi d’étape pour mieux préparer Mexico. L’Europe, avec le bloc africain, va pouvoir entrer dans le concret. Certains n’y sont pas partisans. Ils pensent que par ces dotations financières, l’Europe va perdre de la compétitivité économique. Mais pour ne pas la perdre, l’Europe sera peut-être obligé de mettre en place des barrières de taxes pour ceux, comme la Chine, qui ne respectent pas les mêmes contraintes qu’elle. Si on taxe les produits qui ne respectent pas un accord sur le climat, ça pèsera.


Recueilli par François Vignal
souce P-E LALMY l'Atelier Radical http://atelieradical.unblog.fr/2009/12/21/apres-copenhague-rien-ne-sera-plus-comme-avant/

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