Gérard Charasse, député de l'Allier, vice-président du PRG et président des députés PRG et apparentés, a posé une question d'actualité au Gouvernement sur la réforme des retraites.

Publié le par Fédération PRG de Charente-Maritime

Gerard Charasse

A une question fondamentale sur les choix de société que pose le sujet des retraites, Eric Woerth continue à répondre finances ...

 

La parole est à M. Gérard Charasse, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.

M. Gérard Charasse : 

"Monsieur le Président, ma question s'adresse au ministre du travail, et porte sur les retraites.

Les parlementaires radicaux de gauche prennent toujours la parole avec émotion sur ce sujet puisque nous avons été les inventeurs, en 1910, du premier système de retraites ouvrières et paysannes, en application de notre programme de Nancy. Trois ans auparavant, nous avions d'ailleurs créé le premier ministère du travail.

Cette mise en perspective redouble nos inquiétudes. Vous faites voter une réforme dans des conditions démocratiques douteuses ; une réforme qui ne règle rien, vous en avez fait l'aveu ; une réforme basée sur des préjugés qui, l'un après l'autre, sont démentis par la réalité ; une réforme, enfin, qui a mis la France dans la rue.

Notre inquiétude est d'autant plus vive que vous savez, comme nous tous ici, que les ménages anticipent très négativement cette réforme. Les demandes de départ anticipé redoublent, dans le privé comme dans le public. Nous allons donc vers une aggravation mécanique du déséquilibre financier et vers une déstabilisation de notre système de production. S'ajoute à cela une fébrilité de l'État face aux mouvements sociaux qui ne préjuge rien de bon dans la gestion démocratique et républicaine du conflit en cours.

Monsieur le ministre, allez-vous différer le vote de ce texte jusqu'à l'ouverture, enfin, de vraies négociations avec les partenaires sociaux ?"

 *(Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)*

*M. le président.* La parole est à M. Éric Woerth, ministre du travail, de
la solidarité et de la fonction publique.

*M. Maxime Gremetz.* Il est revenu ? Pour combien de temps ?

*M. Éric Woerth,** ministre du travail, de la solidarité et de la fonction
publique*. Monsieur Charasse, fallait-il ne pas faire de réforme ?
Fallait-il simplement regarder les comptes de l'assurance vieillesse se
dégrader sous le coup de la démographie ? Les études qui paraissent
aujourd'hui encore montrent que la société française vieillit. Nous pouvons
nous enorgueillir qu'il y ait plus de soixantenaires et de centenaires. Mais
il faut bien préparer notre régime de retraite pour affronter cela.

La crise a également fait s'effondrer durablement les recettes de nos
régimes de retraites. Nous devions réagir, c'était le souhait du Président
de la République, et nous l'avons fait.

Vous dites depuis des semaines et des semaines que cette réforme est
injuste. Le sentiment qui nous anime à la fin de ce débat, au regard du
texte que j'espère voir approuvé après cette séance de questions au
Gouvernement, est que cette réforme est efficace puisqu'elle va bien amener
un équilibre de nos régimes de retraites dès 2018. Et cet équilibre est la
garantie d'un régime de retraites solide et durable pour les Français,
notamment pour les jeunes.

C'est également une réforme juste, parce que ceux qui ont commencé à
travailler tôt continueront à partir à soixante ans ou avant.

*M. Jean-Jacques Candelier.* Vous vous répétez, le disque est rayé !

*M. Éric Woerth,** ministre du travail.* Ceux qui ont eu un travail pénible,
et qui en ont été affectés, partiront aussi à soixante ans. Juste, cette
réforme l'est également parce qu'elle prend en compte de nombreuses
catégories de population, je pense notamment aux femmes, qui ont fait
l'objet d'un grand débat dont nous pouvons nous enorgueillir.

Cette réforme était indispensable à la protection de notre système de
retraites, et nous sommes fiers, Gouvernement et majorité présidentielle, de
l'avoir faite. *(Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)*

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